Scénariste, réalisateur et comédien, formateur en scénario, Vincent Cappello anime la formation Atelier d’écriture scénario : bases de l’écriture, méthodologie, sujet et histoire, prémisse, concept narratif, développement, personnages, arc de progression, dialogues, dossier lisible par tous.
Vincent, dans ton travail et tes projets, qu’est-ce qui t’a amené à développer cette formation ?
Dans mon métier de scénariste, j’ai accompagné beaucoup d’artistes, des réalisateurs bien sûr, mais aussi des acteurs et des actrices, à différents niveaux d’écriture.
L’objectif est toujours le même : faire accoucher cet artiste de son film. L’aider à donner naissance à son histoire, celle qu’il a en lui et qu’il est le seul à pouvoir raconter, de par son vécu et son imaginaire. J’aime la richesse de l’intimité de cette collaboration. On parle, on discute, on cherche et puis il y a un moment, ou ce que le « porteur de l’histoire » raconte vibre en moi, résonne, et c’est à cet endroit précis que nous allons écrire le scénario.
C’est ce que Vidéo Design Formation me donne l’opportunité de développer en créant cet atelier. Evidemment j’y transmettrai des outils scénaristiques et une méthode. Et puis je ferai faire aux stagiaires un certain nombre d' »exercices » pour développer leur créativité, une sorte de gymnastique que je me suis inventée et qu’ils pourront continuer après le stage. Mais surtout, je me comporterai comme le scénariste de chacun des stagiaires pour les faire accoucher de leur histoire et les aider à la développer dans toute son ampleur. Et j’apprendrai à chacun à se comporter de la même manière sur chacun des projets afin d’envisager l’atelier comme un vrai pôle d’auteurs.
Cette formation est un atelier d’écriture de scénario ? en 3 semaines ?
Oui. L’objectif est que chacun reparte avec une première version de son scénario dialogué. Et je n’emploie pas le mot « objectif » par hasard, vous vous en doutez. Nous serons animés par cet objectif d’accoucher d’une première version de scénario aussi puissamment que le personnage principal des films de chacun des stagiaires sera habité d’un objectif fort à travers son histoire. Nous expérimenterons à quel point ce qui définit un personnage – et certainement un être humain – est d’avoir un objectif. Donc l’objectif principal de cet atelier est d’accoucher d’une première version de scénario, qui sera séquencé en sous objectifs : acquérir les outils théoriques de la dramaturgie, ainsi qu’une méthodologie efficace, développer sa créativité à travers des exercices inspirants, s’enrichir de références cinématographiques, développer un univers constitué de personnages riches à travers l’écriture de monologues intérieurs…
L’idée est que chaque stagiaire reparte avec son projet construit, prêt à être lu par des producteurs ou autres partenaires, et ait les compétences nécessaires pour développer seul tous les autres projets qu’il a en lui.
Quels en sont les grands principes ?
Depuis quatre ans que j’ai commencé à former à l’écriture scénaristique, et que c’est devenu une véritable passion, j’ai développé une méthode qui m’est chère et peut se résumer en trois mots : pratique avant théorie !
Le plus important pour moi est d’inciter l’auteur en herbe à « se jeter » dans son histoire, à trouver son souffle et à la laisser s’exprimer. Jusqu’à ce qu’il bloque, qu’il se confronte un certain temps à son blocage et c’est seulement alors, une fois que le jeune auteur en ressent vraiment le besoin, que je lui donne la clé théorique qui va le débloquer. C’est la meilleure façon que j’ai trouvée pour qu’il comprenne vraiment à quoi sert l’outil.
Moi même je me suis souvent tapé longtemps la tête contre un mur avant de trouver la solution. C’est beaucoup plus efficace que de donner à priori un outil théorique abstrait dont le jeune auteur ne saura quoi faire et/ou utilisera de manière désincarnée, sans âme.
Un autre grand principe est de faire de cet atelier un espace de liberté créative, dans le groupe et à l’intériorité de chaque auteur. J’aime penser qu’une mauvaise idée est une idée qui n’a pas encore eu le temps de devenir bonne. J’aime développer dans un groupe d’auteurs un espace dans lequel on n’a pas peur de se tromper, de tomber, car c’est la meilleure façon d’avancer. Intérieurement, l’ennemi de l’écriture et de la créativité en général, est le juge que l’on a tous à l’intérieur de nous, cette petite voix qui censure une idée avant qu’elle ait eu le temps de naître. A travers cet atelier, nous tâcherons de la faire taire.
A qui s’adresse ton atelier d’écriture ?
Mon atelier s’adresse vraiment à toute personne qui a envie d’écrire une histoire.
La seule compétence que je demande est le désir. L’envie. L’intention. L’objectif.
Encore une fois, nous verrons à quel point ces notions sont aussi nécessaires à l’auteur qu’à son personnage.
Depuis quatre ans, j’ai transmis l’écriture scénaristique à des publics absolument différents : des cinéastes bien sûr, des réalisateurs, des auteurs et beaucoup d’acteurs, mais aussi des motions designers et des animateurs, et puis des créatifs dans la publicité et la communication, en entreprise aussi (Chez Danone ou l’Assurance maladie), et pour des jeunes réfugiés venus du monde entier (à France Terre d’Asile).
Encore plus aujourd’hui que lorsque j’ai commencé à écrire il y a plus de dix ans, tout est « storytelling ». Tout le monde, dans tous les domaines, tente de raconter son histoire et l’Histoire pour donner du sens au monde qui l’entoure, et peut être l’empêcher de s’en vider totalement.
Donc, est bienvenue à mon atelier toute personne ayant un profond désir d’écrire une histoire pour le cinéma, même – et peut-être surtout – s’il ne sait pas encore laquelle.