Sébastien, qui es-tu? Comment définirais-tu ton parcours professionnel ?
Je suis — c’est en tout cas ce que j’aime entendre dire — un « jeune homme » dans sa 43ème année. Je suis réalisateur et écrivain.
Quant à mon parcours professionnel, je pense qu’il est plutôt classique: des études universitaires de cinéma, une formation sur le tas d’assistant mise en scène — stagiaire, second puis premier — jusqu’à trouver des plans de réalisation puisque de toutes façons, c’était là que je voulais arriver.
Pourquoi as-tu voulu suivre ce stage en techniques de prise de vues HD? Pour quels types de projets ou de désirs professionnels?
En fait, mon but c’est la fiction. Donc j’y travaille, dans mon coin. Pour vivre, c’est le film corporate. Ca a pas mal marché pour moi pendant 4, 5 ans. Et puis, la crise est arrivée, les budgets se sont effondrées, les commandes avec, donc beaucoup moins de boulot, donc perte du statut d’intermittent et des allocations qui vont avec.
De plus en plus, dans mes « relations publiques » téléphoniques avec les productions, j’entendais: « Ok, vous êtes réalisateur, mais est-ce que vous savez cadrer, genre est-ce que vous pouvez partir faire un sujet seul? »
Au début, je répondais non. D’une part parce que je voyais le train du rabais par tous les moyens se mettre en route et que je n’avais pas envie de piquer leur boulot à un cadreur et un chef op’ son, d’autre part parce que c’était vrai.
Jusque là, il m’arrivait de cadrer mais les réglages, les menus, la technique pure, je laissais ça à mon chef op’. Donc, il a bien fallu que je m’y mette. Moins par désir que par nécessité de trouver du boulot coute que coute.
Cela étant, il était temps que j’apprenne comment ça fonctionne.
Qu’as-tu pensé du stage et du matériel mis à disposition ?
Je pouvais difficilement en attendre mieux.
Déjà, la première surprise a été de me rendre compte que je comprenais tout ce que les formateurs me disaient. Moi qui suis anti-technique au point d’être allergique aux modes d’emploi, j’ai juste eu à ouvrir mes pavillons et à capter. Ca paraissait éminemment claire. Donc premier bon point: les 3 formateurs qui nous ont donné les bases et mis au boulot.
Ensuite, les 5 stagiaires avec qui je me suis retrouvé. En l’espace d’une demi journée, on avait l’impression d’avoir déjà passé un trimestre ensemble. Le contact est passé immédiatement alors qu’on venait tous de milieux différents, de professions différentes.
Et puis la découverte du matos, c’était un peu comme pour une journée porte ouverte chez Mazerrati. On peut toucher? Oui, bien sûr. On peut essayer? Ben allez-y. Et la C300, je peux partir avec faire mon sujet pour la troisième semaine? Ben oui, pourquoi? Donc, le pied à tous les niveaux.
Sans parler du jus d’orange frais tous les matins, des machines à expresso en ligne et des plaquettes de chocolat au cristaux de sel… On comprend pourquoi tout le monde sourit sur les polaroïd affichés aux murs.
Quels projets proches ou lointains as-tu (du point de vue du stage ou plus largement) ?
Question rapport immédiat avec le stage, évidemment, trouver du boulot avec ce nouveau savoir-faire. Ca, c’est la ligne actuelle.
Après, c’est la partie fiction: un projet en cours avec un producteur, peut-être l’adaptation de mon dernier roman, bref, mon premier long-métrage, que je ferais de toute façon, accompagné ou seul. Plus largement, l’écriture, toujours.
Envie d’ajouter quelque chose ?
Ne changez rien, on est bien chez vous..
CV RAPIDE
- 1990: Baccalauréat Arts Plastiques
- 1995: Licences d’études cinématographique
- 1995: premier poste sur « Beaumarchais l’insolent » de Molinaro: stagiaire figuration
- 1997: premier court-métrage « Le truc »
- 1999: second court-métrage « L’entrée de la Blonde »
- 2000: premiers programmes courts pour France 3 IDF: Métrocosmos
- 2003: premier roman « La jeune fille et le cachalot » – éd Cylibris
- 2004: seconds programmes courts pour France 2: Et toc !
- 2007/2010: collaboration avec Mc Cann Ericsson (GDF, Total, SFR, etc)
- 2013: septième roman « Road Tripes » – éd Albin Michel