1/ Quelques exemples de différents webdocumentaires
Dans un premier temps, parlons définition… Qu’est-ce qu’un webdocumentaire ? A priori, il s’agit d’un documentaire diffusé sur le web.
Ce documentaire peut être constitué de tous types d’éléments multimédia : vidéos, photos, sons…
Il existe donc de multiples formes de webdocumentaires, beaucoup sont répertoriés sur le site Webdocu.fr.
Vous trouverez notamment des webdocus composés uniquement d’interviews sonores mêlés à des photographies, par exemple :
- Congo, la paix violée : ce webdocumentaire diffusé par France 24 a reçu le prix Bayeux-Calvados dans la catégorie Webjournalisme.
- Thanatorama, qui a la particularité de vous permettre de choisir votre parcours au sein du webdocumentaire. C’est une belle illustration de la non-linéarité d’un webdocumentaire.
D’autres vont mêler photos et vidéos comme Voyage au bout du charbon, diffusé par Le Monde et plusieurs fois récompensé.
Tout comme le webdocumentaire Prison Valley, ce webdocu se présente comme un véritable jeu intéractif et vous permet de prendre des décisions qui influeront sur votre parcours au sein du documentaire.
Le concept du jeu appliqué au webdocumentaire est extrêmement abouti dans le projet Manipulations sur l’affaire Clearstream, diffusé par France Télévisions. Ce webdocu a même fait l’objet d’une intéraction poussée via les réseaux sociaux (chats sur facebook notamment) durant la période de diffusion des six épisodes à la télévision.
Pour terminer cette partie, je voudrais citer un autre projet qui a bénéficié lui d’une mise à jour récurrente durant tout un trimestre : Gaza Sderot. Ce webdocumentaire est constitué de plusieurs épisodes qui ont été mis en ligne au fur et à mesure de l’avancement du projet.
2/ Webdocumentaires et technologies web
Actuellement deux technologies permettent de créer du contenu intéractif sur le web : le langage HTML5, qui n’est pas encore finalisé (courant 2014) et le logiciel Flash.
Le contenu créé avec Flash est consultable via le plug-in Flash Player ou par le biais d’une publication spécifique aux smartphones et tablettes.
3/ Les outils de création de contenu interactif
Pour créer ce contenu, plusieurs choix s’offrent à vous. Le choix d’une méthode ou d’une autre se fera en fonction de votre budget et de vos capacités et connaissances informatiques.
Au jour d’aujourdhui, plusieurs méthodes s’offrent à vous :
- le développement JavaScript/HTML5 (par exemple le webdocumentaire sur Jacques Demy)
- le logiciel Adobe Flash Professionnel (le webdocumentaire sur la Crise Espagnole)
- le logiciel Klynt (le webdocu : Une Jeunesse Bosnienne)
- la solution web 3Wdoc (le webdoc du SIRPA Terre sur les Sportifs de l’Armée de Terre)
- la solution Djehouti – similaire à 3Wdoc – (le webdoc de France Télévisions sur la Gare du Nord)
A NOTER : Les caractéristiques de Djehouti et 3Wdoc sont les mêmes : compatibles HTML5, elles disposent d’options gratuites ou payantes selon le projet que l’on souhaite réaliser.
4/ Qu’en est-il du Kit d’export HTML5 pour Flash, d’Adobe Edge et d’Adobe Wallaby (Toolkit for CreateJS) ?
A l’heure actuelle, ces trois solutions logicielles sont similaires et permettent d’exporter des animations en HTML5.
Cela étant dit, elles ne permettent pas l’export de symboles et d’éléments programmés qui sont partie intégrantes des webdocumentaires.
Il est à noter qu’Adobe travaille de façon intensive à la préparation d’outils qui permettront une exportation voire la compatibilité de Flash et du HTML5.
Par ailleurs, il est utile de rappeler que le W3C (organisme qui normalise les langages web), représenté en France par Philippe Le Hégaret, tient à rappeler (dans un encadré rouge) que :
« Le HTML5 n’est pas finalisé et des problèmes d’interopérabilité subsistent encore et que sa normalisation n’interviendra pas avant 1 à 2 ans. Il est donc prématuré d’imaginer que ce format est stable, il peut encore être amené à changer… »
En conséquence, pour les développeurs de webdocumentaires, le format Flash reste à conjuguer au présent même si l’HTML5 sera la norme dans un futur proche.
5/ Pour conclure
Pour les créateurs de documentaires qui souhaitent se lancer dans l’aventure du Webdocumentaire, la création à l’aide d’un développeur (HTML5/JavaScript ou Flash) reste la panacée pour réaliser des produits élaborés, avec des interfaces complexes et personnalisées.
L’inconvénient est qu’il représente des coûts de production supplémentaires.
Quant à ceux qui souhaiteraient se lancer en solo, les outils comme Klynt, Djehouti et 3Wdoc sont d’un abord facile, ne nécessitent aucune compétence informatique et leur permettront d’aboutir à des projets qui pourront être sans complexes diffusés sur le web.
6/ Bonus
Un document qui présente de façon très claire les différents principes narratifs pouvant être utilisés dans les webdocumentaires avec des exemples à la clé.
http://www.davduf.net/les-mecaniques-de-jeu-dans-les-webdocumentaires