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Actualités | Le Video Mapping, nouvelle formation, expliquée par Stéphane Prince, motion designer et expert du video mapping.

Le Video Mapping, nouvelle formation, expliquée par Stéphane Prince, motion designer et expert du video mapping.

Stéphane Prince, motion designer et expert du video mapping

Stéphane Prince, motion designer et expert du video mapping.

Le Video Mapping, c’est quoi ?

C’est l’ensemble des procédés (techniques et créatifs) qui permettent de réaliser des vidéo-projections sur une surface qui n’est pas un simple écran rectangulaire. En général, c’est une surface en relief, mais pas forcément. Cela peut être 2 écrans séparés, la façade d’une cathédrale, un mur d’eau ou des toiles tendues, tout ce qui nécessite de diviser et répartir des images de façon cohérente entre plusieurs surfaces.
Projection monumentale sur le Bolshoi à Moscou
Ce qui distingue vraiment le video mapping des autres diffusions audiovisuelles, c’est le lien entre les images et la surface de diffusion. A priori, le contenu d’un video mapping est fait sur mesure pour un lieu, une scénographie, etc. Ce n’est pas le cas d’un film en motion design classique qui pourra être vu n’importe où sur des tas de supports variés (téléphone, ordinateur, télévision, etc.)
Aujourd’hui, on trouve le Video Mapping partout : dans les théâtres, les opéras, les musées, sur les monuments historiques et les grands bâtiments, mais aussi pour des spectacles à grande échelle (jeux olympiques…), et dans des événements organisés pour la promotion de marques ou de produits.
Les JO à Sotchi.

A qui s’adresse cette formation ?

Cette formation s’adresse aux graphistes, vidéastes, scénographes, régisseurs lumière, directeurs artistiques, etc. qui voudraient avoir une compréhension globale du workflow du video mapping. Elle s’adresse aussi bien aux gens désireux de découvrir le video mapping pour le pratiquer au sein d’une structure autonome, comme un théâtre, un musée, ou pour une pièce artistique, qu’aux graphistes qui voudraient étendre leur culture ou leur compétence. Par exemple, de nombreux graphistes n’ont aucune idée de ce qui se passe en amont et en aval de leur travail. Pour pouvoir profiter pleinement de la formation, les stagiaires doivent avoir une petite connaissance d’After Effects et de Photoshop.
 

C’est un stage technique ? On y apprend quoi ?

L’idée de cette formation, c’est d’appréhender le video mapping dans sa globalité. On regarde comment choisir un vidéo-projecteur, on fabrique des mires, on s’initie à Milllumin, et on met en pratique sur la reproduction d’un bâtiment une projection à « grande échelle » avec 2 vidéo-projecteurs.
Ce qui est original dans ce stage, c’est qu’il mélange à la fois des notions techniques nécessaires à la compréhension du workflow et un atelier de création. La projection sur une maquette de grande taille du film de 2 minutes que chaque stagiaire réalise a valeur d’expérience car elle reproduit à son échelle de nombreuses contraintes que l’on peut rencontrer dans des cas réels.
Le logiciel Millumin.
 

Quelles sont tes expériences pro ?

J’ai débuté il y a une dizaine d’années chez Cosmo AV, puis j’ai rejoint d’autres entreprises de video mapping, comme Spectre Lab ou Holymage avec laquelle je collabore actuellement. J’ai pu participer à de nombreuses projections en France et dans le monde, en tant que graphiste, réalisateur ou chef de projet, sur des bâtiments publics, églises, mairies, cathédrales, monuments (Arènes de Nimes, le Bolshoi à Moscou, Eglise et Mairie d’Enghien les Bains, Grandes Ecuries du château de Chantilly etc.), pour des grands événements (jeux olympiques de Sotchi, Fête des Vignerons…), sur des émissions de télévision ou des parcs d’attraction (Futuroscope, Puy du Fou…).
 
Par ailleurs, j’interviens à Video Design Formation en tant que formateur sur After Effects et à l’Ecole des Gobelins dans deux classes de section Graphisme Motion Design (bac+ 3).
Video Mapping sur le château de Chantilly
 

Quel est l’avenir du video mapping ?

La projection video, en tant que telle, peut être remplacée dans certains cas par la diffusion sur des panneaux de type led, dont le coût et la simplicité d’utilisation tendent à s’améliorer. Par exemple, j’ai participé à un gros spectacle en Suisse sur une dalle en LED de 800 m2. Le workflow est simplifié par l’absence de video projecteurs et son corollaire l’absence d’ombres portées. Pour autant, les techniques restent les mêmes, et si les contraintes dévient légèrement, elles demeurent elles aussi globalement les mêmes : grandes tailles d’image, anamorphose, blanc, noir, etc.
Dans le cas des projection monumentales (bâtiments publics, monuments historiques…), l’obligation de préserver l’intégrité du bâtiment exclue pratiquement toutes les autres solutions (led, lumières, etc.), on restera donc avec des vidéo projecteurs pendant encore un bon moment.
A mon sens, la seule véritable menace est la réalité augmentée, mais que ce soit techniquement, financièrement ou artistiquement, de nombreux obstacles doivent encore être franchis. On est encore très loin d’imaginer le video mapping détrôné, si tant est que cette substitution présente d’ailleurs un intérêt en tant qu’expérience collective.
Je dirais donc, d’après ma boule de cristal personnelle, que si des changements techniques sont prévisibles (et souhaitables), l’artisanat du video mapping a de nombreuses années devant lui.
 
La fête des vignerons.
 
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