Actualités | Greg Stern, motion designer et expert en IA, anime les formations IA vidéo : « une large gamme de projets IA : films, portraits stylisés, courts-métrages, concepts… »

Greg Stern, motion designer et expert en IA, anime les formations IA vidéo : « une large gamme de projets IA : films, portraits stylisés, courts-métrages, concepts… »

Greg, qui es-tu, que fais-tu ?

Je suis motion designer freelance depuis 2009 et j’interviens sur une grande variété de projets : habillage TV, animation de personnages, réalisation, publicités, vidéos explicatives, contenus pour les réseaux sociaux, vidéos 360, et bien plus encore.

Fin 2023, j’ai intégré l’IA dans mes créations, d’abord à travers des projets personnels, puis progressivement dans des contextes professionnels à mesure que la technologie gagnait en maturité. Aujourd’hui, en parallèle de mon activité de motion designer, je réalise une large gamme de projets impliquant l’IA : films, portraits stylisés, courts-métrages, et des concepts expérimentaux ou encore inédits.

Quel est ton parcours ?

Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur IMAC (Image, Multimédia, Audiovisuel & Communication), j’ai débuté ma carrière en freelance. Quelques semaines seulement après l’obtention de mon diplôme, je donnais déjà des cours de motion design à mes anciens camarades.

J’ai également passé un an chez BFM Business en tant que responsable de l’habillage de la chaîne avant de revenir à l’indépendance, un statut que je n’ai jamais quitté depuis.

Comment es-tu venu aux outils d’IA générative ?

Je me suis plongé dans l’IA générative à l’occasion d’un challenge créatif : le Motiontober (variation du Inktober pour le motion design). Pendant un mois, en octobre 2023, j’ai créé une animation par jour, en explorant en profondeur les possibilités de Midjourney.

Sur ces 31 vidéos, seul le personnage principal était créé et animé dans After Effects. Tous les autres éléments étaient générés via une combinaison de Midjourney et Photoshop (Firefly). Vous pouvez retrouver un best-of ici.

Ce challenge a marqué un tournant : ma curiosité pour ces nouveaux outils et l’émergence d’un métier en mutation m’ont poussé à intégrer durablement l’IA dans mon workflow.


Quels outils utilises-tu ?

La liste évolue constamment, mais voici les plus courants : Midjourney, Flux, Runway, Kling, ElevenLabs, Udio, Tripo, ou encore Firefly…

J’utilise également ComfyUI de manière intensive pour tirer parti de Flux, ainsi que de nombreux autres modèles et extensions pour des projets sur mesure et en local, comme la génération de portraits à partir de vraies photos, la création de musique ou l’analyse d’images.

Je veille aussi à rester constamment à jour en testant les nouveaux outils dès leur sortie.

Comment vois-tu l’arrivée de l’IA dans le motion design, la vidéo, ton métier… ?

Je perçois l’IA non comme une menace, mais comme un outil puissant qui facilite énormément le travail des motion designers (et bien d’autres métiers, pas uniquement dans l’audiovisuel).

Il est important de ne pas diaboliser l’IA. Elle ne remplacera pas les créatifs ni ne réalisera leur travail à leur place, malgré certaines craintes que j’observe dans mon entourage professionnel.

L’IA ne réduit pas simplement le temps entre une idée et sa réalisation, elle en diminue surtout la distance. Elle élimine certaines étapes intermédiaires lorsqu’on a une idée précise en tête, ce qui permet de concrétiser plus rapidement une vision.

À l’inverse, lorsqu’on est au début d’un projet et qu’on explore différentes pistes créatives, elle favorise des échanges parfois très poussés, stimulant l’imagination et ouvrant des perspectives inattendues.

Exemple de création après une étape de brainstorming avec l’IA (ici Midjourney et Flux)


Cependant, à l’inverse, il ne faut pas la déifier non plus : l’IA ne créera pas des œuvres magnifiques à partir de rien. Pour l’utiliser pleinement et obtenir des résultats personnels et impactants, il est essentiel d’avoir un bagage artistique et technique. Il faut, par exemple, connaître les notions de cadrage, les courants artistiques (picturaux, musicaux…), l’éclairage… Sans ces bases, ce que l’on crée risque d’être terne, générique, et déjà vu des milliers de fois.


Quelle est ta vision de la formation ?

Je vois la formation comme un véritable partage de connaissances et d’expérience. Cela passe par de la théorie, bien sûr, mais surtout par de la pratique, en réalisant des projets « dans des conditions réelles » : des contraintes de temps, des ressources limitées, des briefs concrets…

C’est en pratiquant qu’on apprend le mieux et de la façon la plus efficace. Pour moi, la formation est aussi un juste retour des choses : j’ai tout appris en autodidacte, à travers des tutoriels et des heures de pratique. Aujourd’hui, c’est à mon tour de transmettre ce que j’ai appris (et ce que j’apprends encore chaque jour), afin de perpétuer ce cycle de partage et d’apprentissage.

Greg Stern : site web / portfolio / instagram

les plus populaires

Mots-clés