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Actualités | Final Cut Pro X : retour d'expérience d'Emmanuelle Jay

Final Cut Pro X : retour d'expérience d'Emmanuelle Jay

Emmanuelle Jay tient le blog Journal d’une monteuse dans lequel elle raconte son quotidien de chef monteuse.
Comme nous savons qu’Emmanuelle travaille sur Final Cut Pro X, nous avons souhaité avoir son opinion d’utilisatrice à propos de cet outil dont la dernière version a suscité beaucoup de réactions négatives, lors de son lancement en juillet 2012…

 

 

 

 

Emmanuelle, qui es-tu ?

 

Je travaille comme chef monteuse auprès de réalisateurs de documentaires pour la télévision et le cinéma.
J’ai monté une dizaine de courts-métrages de fiction. J’aime le cinéma expérimental, le travail de recherche.
J’enseigne le montage à l’ESEC tant dans son aspect technique, qu’au cours d’ateliers de pratique et d’esthétique.
Je tiens depuis septembre 2012 un blog, Journal d’une monteuse.
Je suis monteuse par passion.
Je travaille auprès d’auteurs et de réalisateurs indépendants, engagés, créatifs et passionnés. La curiosité est l’un de mes moteurs.

 

A qui s’adresse Final Cut Pro X selon toi ?

 

Il me semble que Final Cut Pro X s’adresse à tous ceux qui ont envie de tenter l’aventure. J’ai vu tous types de projets montés dessus, du clip au long-métrage.

 

Quels changements depuis Final Cut Pro 7 ?

 

A la fois beaucoup et si peu.
Il faut passer outre la perte de repères, tels que les raccourcis clavier et autres « vieilles » habitudes qui font que l’on se maudit de s’imposer un nouvel outil.. Une fois ce cap passé, on peut profiter de cette sensation où tout semble 
glisser.
Les plans coulissent, le son ondule avec précision, rien de véritablement novateur mais tout est intuitif et élégant.
Finalement il n’est question que d’ergonomie. Là où il fallait trois manipulations, il n’en faut qu’une. On déplace les plans comme on le veut. On ajuste le son grâce à un affichage des ondes mille fois plus performant dont on ne pourra plus se passer (retour à Final Cut Pro 7 : dur dur…). Tout est à portée de main. On peut travailler pendant la lecture et ainsi « fignoler » en temps réel. Et surtout on ne sauvegarde plus ! La machine s’en charge.

 

Le fait d’avoir travaillé dessus t’a-t-il permis de mieux saisir les raisons pour lesquelles Apple a choisi un changement aussi radical ? As-tu trouvé des points profondéments positifs à cette quasi remise à zéro?

 

Le point profondément positif pour moi est le plaisir qu’on peut avoir à travailler avec ce « nouveau » logiciel.
C’est une somme de détails, dont certains diront qu’ils sont gadgets, mais que je trouve au contraire fondamentaux. C’est un outil pensé pour les monteurs qui aiment leur machine et la vivent comme une extension de leur propre corps / pensée. En ce sens c’est une réussite.

Pourquoi, contrairement à d’autres, as-tu choisi de continuer l’aventure avec Final Cut Pro X?

 

En premier lieu par curiosité et par défi. Je ne suis pas très branchée technique, mais mon métier me passionne et donc je me tiens un minimum au courant. J’ai découvert le bonheur du dérushage et la timeline magnétique en montant 13 minutes de reportage. Je me suis parfois arraché les cheveux mais tout en me disant « Allez un petit effort, c’est tellement agréable par ailleurs! ». Car c’est ce qui est très étonnant : le plaisir qu’on peut avoir à travailler dans ce logiciel.

En combien de temps le logiciel peut-il être maîtrisé? Par un monteur FCP7? Par un novice?

 

Tout dépend des personnes. On est assez inégaux face à l’informatique. Pour certains ça ira tout seul, pour d’autres il faudra une formation.

Que faudrait-il encore améliorer à l’avenir selon toi?

 

Il y a des choses à améliorer c’est certain. Je pense en particulier aux points d’entrée et de sortie. Si on les déplace au sein d’un plan il est impossible de se servir de l’annulation. J’aurai sans doute plus à dire à ce sujet après l’avoir utilisé sur un plus gros projet, ce qui ne devrait plus trop tarder.

Quelles sont les avancées de Final Cut Pro X?

 

J’ai découvert l’import et le dérushage avec un nouvel oeil. Des fonctions très intéressantes comme la possibilité de travailler avec des groupes de plans allège considérablement le côté technique de mon travail.
La machine n’est plus un frein, tout se fait en tâche de fond pendant que j’avance à mon rythme.
La vision quasi permanente des rushes sous forme de pellicules qu’on déroule est très agréable. Cela donne le sentiment de rentrer encore plus dans les images.
On fait moins de clic; les opérations sont plus simples tout en étant aussi performantes.
Les mots clés, qui m’ont déstabilisée au départ, ne me gênent plus. En fait il faut rester sobre. J’évite d’en utiliser à tout va. Ils viennent juste remplir la fonction des dossiers tout en m’offrant une plus grande souplesse dans mes recherches.
Le logiciel n’est pas simplement intuitif ou simplifié, il me semble juste bien pensé.
Les choses sont à leur place, les outils sont regroupés intelligemment. Les fonctions manquantes de Final Cut Pro 7 sont là.

Quel avenir pour Final Cut Pro X selon toi?

 

J’espère qu’il va s’implanter. J’y travaille en tous cas en en parlant positivement, mais c’est toujours compliqué un changement.

Merci Emmanuelle.

 

ACTUALITE 2012/2013

« A travers Lucie » réalisé par Hélène Joly, court-métrage de fiction 18 minutes.

« De l’or à la rouille » réalisé par Elisabeth Coronel, documentaire 26 minutes, ARTE.

« Le Ritz et le poulailler » réalisé par Anaëlle Godard, documentaire 90 minutes.

« Troisième printemps » réalisé par Arnaud de Mezamat, documentaire pour le cinéma.

« Dans les yeux de Mona Lisa » court-métrage réalisé par Emmanuelle Jay, grand prix du jury 2012 au festival Musées emportables.

« Portail Pantin » reportage 20 minutes, ville de Pantin.

 

Reportage « Portail Pantin »

 

Court-métrage « A travers Lucie »

 

EMail : emmanuellejay@laposte.net  –  Site : http://journaldunemonteuse.wordpress.com/

 

 

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