Final Cut Pro X, pratique du montage:
documentaire et formes nouvelles
Cette 2ème session de formation créée et dirigée par Emmanuelle Jay s’est achevée le 6 mars 2015.
Voici quelques retours sur le contenu et les pratiques au cœur de cette formation qui croise technique et esthétique, documentaire traditionnel et formes nouvelles…
Cette formation dure 3 semaines : la première semaine est une initiation à Final Cut Pro X, sous un axe purement technique, pour devenir opérationnel sur cette nouvelle version de Final Cut Pro, la X, particulièrement différente des versions antérieures.
Pourquoi Final Cut Pro X ?
Final Cut Pro X n’a quasiment que des avantages :
- très économique (environ 230 Euros)
- depuis son lancement en 2011, Apple l’a mis à jour gratuitement plus d’une dizaine de fois
- ergonomie visuelle efficace et rapide
- montage de tous les codecs en natif
- conversions et calculs en tâche de fond, sans arrêter le travail du monteur
- toutes les fonctions, et outils.. sont là
- fonctions d’étalonnage, nettoyage audio… puissants
- un vrai titreur (/fcp7)
- gestion des métadonnées moderne
- …
Final Cut Pro X présente malgré cela quelques bémols :
- très différent de la version 7, il nécessite d’être appris, et parfois difficilement (avec nos vieux réflexes…)
- une gestion des pistes audio un peu lacunaire
- pas vraiment de compatibilité avec les projets FCP 7 (sauf à utiliser un plug in et des manips)
Vu son tarif très bas, et ses fonctions modernes, Final Cut Pro X commence à convaincre surtout à la marge, d’un point de vue économique: diffusions web, projets alternatifs, documentaire… partout où les budgets sont faibles ! Un peu comme Final Cut Pro 1…
Cela n’empêche d’ailleurs pas FCP X d’être choisi par des postproducteurs pionniers sur des productions haut de gamme et complexes : Tour de France, JRI mobiles de TF1, des fictions hollywoodiennes…
Quelles pratiques du montage ? Documentaire ?
Emmanuelle Jay est chef monteuse, documentaire, mais aussi fiction.
Emmanuelle représente la nouvelle génération des monteurs: membre active des Monteurs Associés, Emmanuelle Jay écrit également un blog très suivi, le Journal d’une monteuse.
Nous avons créé cette formation avec Emmanuelle pour permettre à de nombreux professionnels et non professionnels de se former à la technique mais aussi à la pratique : la pratique du montage, documentaire, mais aussi de ses nouvelles formes, courtes, elliptiques, web, interactives.
Pratiquer, apprendre ou ré-apprendre un métier, prendre une distance pour comprendre et faire mieux.
Travailler la/les narrations.
Parvenir à faire mieux? Plus court, plus précis, plus concis, plus malin, plus là…
Récits de cette deuxième session de formation
Emmanuelle, peux-tu décrire ce que vous avez fait dans la formation ?
Nous avons commencé par un cycle sur des films documentaires qui sont tournés dans des institutions, au départ à partir d’exemples et de visionnages.
Puis rapidement, nous avons cherché à étudier et à décortiquer ce qui ce passe quand on regarde ce type de rushes. (Je propose les rushes d’un film que j’ai monté sur un lieu d’accueil pour les enfants). Comment on identifie les séquences, les plans importants, comment on reçoit la matière et comment on commence à la travailler. Nous avons parlé regard, analyse et méthodologie pour monter deux séquences. Une basée sur la parole, l’autre sur l’accueil d’un enfant.
Ensuite j’ai proposé un cycle sur le thème de la boxe qui nous a permis d’étudier les différentes structures et d’interroger les diverses longueurs de plans.
Après cela nous sommes passés au montage son. J’ai demandé aux stagiaires de re sonoriser un extrait du film l’Aurore (de Murnau) et de travailler la forme du diaporama sonore.
Comment on traite les images fixes ? Comment on trace un récit par le son ?
Nous avons accueilli durant le stage deux réalisatrices qui avaient « prêté » leurs rushes. Et les stagiaires ont pu montrer et échanger autour de leur propositions avec elles.
À la première session, les stagiaires avaient diffusé leur diaporama sonores lors d’une soirée diapero en public. C’est important pour moi que le travail effectué soit partager.
Nous faisons aussi toujours une projection de film documentaire à l’extérieur ensemble. Cette fois-ci c’était le film Fifi hurle de joie, présenté par les Monteurs Associés dont je fais partie.
Comment s’est passé le travail avec les stagiaires ? et quels stagiaires ?
L’avantage de ce stage est qu’il s’adresse autant aux personnes qui n’ont jamais pratiqué le montage qu’à celles qui le pratiquent sous plein de formes. C’est également une richesse pour le travail commun qu’on met en place.
Le stage est aussi un espace de rencontre et de partage. Et j’aime bien l’idée de personnaliser les exemples et les exercices aussi selon le profil des stagiaires.
À la première session, en 2014, le travail s’était surtout orienté sur la narration et la construction. À cette deuxième session, cela était déjà acquis par tous et le travail a plutôt été de questionner les choix opérés (il est essentiel de faire des choix francs et de s’engager) et les durées de plans. Je crois m’être beaucoup répétée sur « rallonge !!! »
Comment vois-tu ce stage de formation ?
Je vois ce stage comme un laboratoire de pratique et de questionnement.
Les outils ne sont plus seulement techniques, mais de l’ordre de la méthodologie qui doit s’adapter à chaque projet et à chaque type de rushes.
L’avantage de se référer à des films est de comprendre comment on passe des rushes à un récit.
Je n’ai aucune règle et aucun dogme si ce n’est celui du respect des images et du sens que l’on crée à chaque acte de montage. Et c’est déjà beaucoup.
En savoir plus sur la formation dirigée par Emmanuelle Jay : ici.