Actualités | Bruno Serre, matte painter sur High Rise, thriller de Ben Wheatley

Bruno Serre, matte painter sur High Rise, thriller de Ben Wheatley

Bruno Serre, matte painter et formateurBruno Serre, matte painter,
parle de son travail sur HIGH RISE,
le thriller de Ben Wheatley
sorti en salles en avril 2016.

Bruno Serre est matte painter depuis 19 ans,
et forme depuis 2013 au matte painting,
en école et au sein de Video Design Formation.

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Peux-tu parler de ce projet ? du film ?

High Rise est un thriller d’anticipation britannique de Ben Wheatley se déroulant dans une cité dans les années 70.
Nous avions à travailler principalement sur les vues en extérieurs.
Nous collaborions avec Milk VFX, basé a Londres.

Quel travail as-tu fait ?
J’ai fait une dizaine de matte paintings : des backgrounds et des vues du parking de jour et de nuit.
Certains matte sont 100% Photoshop, d’autres avec de la 3d pour les voitures notamment.

As tu rencontré des difficultés ?
Souvent !
Le matte painting est la plupart du temps une suite de problèmes à résoudre où rien n’est donné.
Trouver les images qui matchent, récupérer la bonne géométrie de la 3d et satisfaire la vision du réalisateur furent les principales difficultés rencontrées.

Cela représente quel temps de travail ?

1 mois au total, avec une semaine pour les plus gros shots,
et 2-3 jours pour les plus petits.

Comment se passait ton travail en interaction avec les autres équipes ?  Etais-tu le seul matte painter ?

Je recevais les consignes du VFX superviseur de chez Benuts qui était en contact avec Milk qui supervisait tout le côté artistique.
Ensuite mon travail était passé aux compositeurs.
Nous étions deux matte painters pour ce film.
Occasionnellement les compositeurs créaient aussi des plus petits mattes.

Tu travaillais chez toi ?
Non, je travaillais à Bruxelles dans le studio Benuts.
Sur les fictions il y a un énorme travail d’équipe et les délais sont très courts, donc je préfère être sur place pour pouvoir faire rapidement les corrections qui nécessitent beaucoup d’allers et retours. Etre en contact direct facilite énormément la communication et le travail d’équipe.

Les autres étaient où ? la postprod ?
Tous morts, j’étais le seul survivant…

Comment communiquais-tu avec les vfx, le montage ? 
Principalement par mail et aussi avec des logiciels comme Shotgun, pour tenir au courant de l’avancée des plans.
Mais, siinon Benuts est une boite à taille humaine où il est assez facile de communiquer entre opérateurs et malgré tous les outils de communication technologiques et indispensables, rien ne remplacera jamais le contact humain !

Quels types d’éléments as-tu livrés ?
En général je livre mes images en calques séparés :
par exemple, le ciel séparé des arbres, séparé de la maison, séparé de la route…
Les plans totalement fixes sont rares, et ces éléments permettent de créer de la parallaxe quand la caméra bouge.

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Cela nous permet également de parler du métier de Matte Painter.

Quelles évolutions vois-tu depuis ces 10 ou 20 ans ?
Techniquement ?
Que ce soit en print ou en film, rares sont les matte paintings où il n’y a pas de 3d :
c’est vraiment ce qui a changé depuis 10-15 ans.
Aujourd’hui on peut avoir à travailler avec Nuke, Maya ou Vray pour faire des rendus.
Heureusement, ces outils sont maintenant moins complexes à utiliser et se rajoutent à la palette d’outils des matte painters.

Artistiquement ?
Sûrement que le matte painter avait plus de responsabilités il y a 15ans… il pouvait livrer une véritable illustration finie.
Aujourd’hui les images sont la plupart du temps composites, c’est un travail d’équipe où peuvent intervenir ensemblplusieurs métiers tels que graphiste, graphiste 3d, matte painter, compositeur…
Un bon matte painter sera toujours quelqu’un de très artistique, avec un très bon œil.
Maintenant, la quantité de plans truqués par film a énormément augmenté (surtout au niveau des environnements), et donc des personnes un peu moins artistes peuvent effectuer ce travail.

Financièrement ?
Matte painter reste un des métiers très bien payé. Bien sûr, cela dépend de son niveau et de son expérience.

Le télé-travail ?
C’est encore possible, mais sur certaines productions c’est compliqué parce que la communication est plus difficile, et il vaut mieux être au contact des personnes travaillant sur les mêmes plans, parce qu’il faut avoir son matos à la maison, avec un très bon moniteur calibré et aussi parce que les clients n’aiment pas du tout que leurs images se baladent en dehors des locaux sécurisés.

 

Parlons de ta formation Matte Painting que tu animes depuis 2013. 

Comment se passe-t-elle ?

La première semaine nous voyons principalement les bases et les techniques.
La deuxième semaine nous nous concentrons plutôt sur travaux appliqués.
L’idée principal est que les stagiaires repartent avec un maximum de matte paintings à montrer.

Comment se préparer au mieux ?
Le mieux c’est de réviser Photoshop encore et encore !

Quel est le profil de tes stagiaires ?
Ils sont souvent liés aux décors, des décorateurs dans le dessin animé, des photographes, des perspectivistes, des décorateurs cinéma, des graphistes 3d, ou des compositeurs…
 
Quels types de jobs peut-on espérer trouver ou chercher ?
Matte Painter bien sûr… mais beaucoup de stagiaires viennent simplement pour se perfectionner sur Photoshop avec les techniques du matte painting, ce qui est très utile pour de nombreux travaux en graphisme, vidéo, print…

Bruno Serre, matte painter et formateur
Bruno Serre, matte painter et formateur

Bruno Serre, 19 ans de matte painting !

Une expérience de 19 ans et quelques bons plans de fictions connues…
On nommera pour les dernières : High Rise, la fiction hollywoodienne (Ben Wheatley, 2015), Les Nouvelles aventures d’Aladin, Au nom de ma fille, Le père Noël, Populaire, Un plan parfait, Star 80… et des dizaines d’autres, si on devait remonter la vingtaine d’années de carrière de Bruno Serre.
Mais Bruno Serre est aussi intervenu sur de nombreux projets, du print, du concept art…

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