Un collectif de vidéastes filme et montre le point de vue des opposants au « barrage » de Sivens dans le Tarn…
Loin du Tarn, éloigné de ces « petits » problèmes…?
J’habite Paris, et je lisais récemment avec distraction les médias nationaux nous expliquer que ce barrage était légèrement surdimensionné, quasiment fini, et que cela n’allait pas changer, ni la face du monde ni le Tarn, ni notre démocratie…
Par paresse ou proximité avec le pouvoir politique, il me semble aujourd’hui que ces médias mentaient et masquaient des jeux de pouvoir locaux anti-démoratiques, et un vrai scandale.
Après la mort du manifestant pacifique Rémi Fraisse, des enquêtes parviennent enfin et commencent à révéler ce scandale :
- un projet de retenue d’eau cher pour son intérêt public : seuls 20 exploitants agricoles sont intéressés au lieu des 80 annoncés encore récemment par la presse nationale
- le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Midi-Pyrénées a rendu un avis défavorable à ce projet le 7/12/12
- le Conseil National de la Protection de la Nature a également rendu un avis défavorable le 8/04/13
- l’enquête publique ignorée par le Conseil Général : la population avait rejeté ce projet.
- la société CACG aura eu la double casquette, de manière incroyable : la CACG a mené l’étude pour définir/préconiser une solution (=> un barrage volumineux), puis la CACG a été choisie pour construire ce qu’elle avait préconisé, ce barrage…
- une population locale et des opposants ignorés par le Conseil Général : le Président du Conseil Général refuse de les rencontrer, malgré presque 2 mois de grève de la faim (début le 27/08), malgré une opposition forte…
Les propos du Conseil Général ont souvent été manipulateurs (cf vidéo plus bas) - des forces de l’ordre utilisées par le pouvoir politique local pour casser l’opposition au barrage, avec une violence et des techniques de harcèlement anti-démocratiques
- un passage en force du projet : avant la fin des recours et des procédures judiciaires, la société CACG et le Conseil Général auront précipité les travaux pour que l’on soit obligé de les accepter…
- sans compter le rapport des experts commandé par la Ministre de l’Ecologie: un rapport très critique
Une honte nationale
Avec la mort du manifestant pacifique Rémi Fraisse (botaniste bénévole, sans soupçons d’activisme violent), les réactions des élus politiques sont honteuses :
- le Président du Conseil Général : « Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête. »
- il aura fallu deux jours à Manuel Valls pour réagir, à peine compatir pour cette mort mais surtout affirmer son soutien à l’égard de la force employée et du projet local du Conseil Général, disant qu’il n’a « rien à craindre »
- on se souviendra en effet de la mort de Malik Oussekine : François Mitterrand s’était immédiatement déplacé auprès de ses parents, dire sa compassion, celle de notre nation. Puis avait démissionné son ministre et annulé le projet de loi. On n’en attend pas forcément autant (en populisme), même si François Hollande ne cesse d’annuler ou modérer ses réformes devant les contestations.
- Cette absence de vraie compasssion, ce refus d’écouter une population jeune et opposée à un projet contesté, crtitiquable et mené de manière anti-démocratique… tout cela est une véritable honte pour notre pays.
Agir ?
1) Signer les pétitions contre ce barrage
- pétition Avaaz : en ligne, rapide et partageable sur Facebook.
- pétition agir pour l’environnement, destinée à la Ministre de l’Ecologie
- pétition Cyber Acteurs, destinée au Pdt du Conseil Général
2) Interpeller les élus
- Envoyer un mail aux élus du Conseil Général du Tarn
- Faire signer l’Appel aux élus, à des personnalités…
3) Aider les opposants à agir : adhérer ou faire un don au Collectif
S’informer…
- Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet
- Des vidéos (pour et contre) : ici
- Présentation en quelques mots du projet
- Lucien Lacoste, un ancien du pays raconte sa Petite histoire du projet, depuis 1969
Et ce film remarquable et intelligent :