Actualités | Vincent & Benjamin Ravalec animent la formation Réaliser une bande dessinée avec l’IA : « raconter une histoire avec des images »

Vincent & Benjamin Ravalec animent la formation Réaliser une bande dessinée avec l’IA : « raconter une histoire avec des images »

Vincent Ravalec, Benjamin Ravalec, qui êtes-vous ?

Vincent : Je pense que le plus simple est de me définir par mes activités, qui tournent autour de la création, et principalement du récit, depuis maintenant 40 ans. J’ai écrit beaucoup de livres, romans et nouvelles, mais aussi beaucoup de scénarios, des chansons, un peu de théâtre, un peu de fiction audio, de la Réalité Virtuelle. Je réalise et produis également. Et aussi beaucoup de BD. Depuis plusieurs années, j’anime aussi beaucoup de formations. L’une pour des écrivains voulant scénariser. L’autre pour des scénaristes voulant romancer. Je suis aussi éditeur, j’ai cocréé une collection de BD chez Fayard. Nous avons aussi un studio avec mes enfants, dédié à ce que permettent toutes les nouvelles techs, notamment VR et IA.

Benjamin : Je suis graphiste et superviseur vfx depuis une vingtaine d’années, sur des projets divers en pub, clip, long métrage, génériques. J’aime depuis toujours varier les outils et logiciels avec lesquels je travaille et j’explore depuis plusieurs années la VR, la 3D temps réel, et l’IA depuis la sortie de MidJourney.

Quelles sont vos expériences des outils IA ?

Vincent : Nous utilisons l’IA depuis qu’elle est accessible, surtout les IA qui produisent du visuel. Nous avons fait, avec Benjamin, un des premiers récits graphiques entièrement en IA, Jésus, chez Fayard, avec l’historien Jean-Christian Petitfils.

Jésus de Jean Christian Petitfils avec Vincent et Beniamin Ravalec – éditions Fayard – Midjourney – Photoshop, Blender

Nous travaillons en ce moment sur plusieurs BD entièrement en IA. Nous nous en servons également en image animée, avec des séquences dans un long métrage qui est en cours de production. Comme scénariste, je m’en sers plus comme starring partner. Pour l’instant, j’ai toujours suffisamment d’idées pour ne pas me tourner vers ChatGPT en amont. Par contre, cela en fait un partenaire précieux en cours de réflexion. Pour avoir immédiatement des éléments d’information par exemple. Sur une BD historique, cela me permet de dégrossir des sujets, et ensuite d’aller chercher de la doc plus pointue. Je peux aussi tester des idées, sur lequel je rebondis ensuite. Précisons que je n’ai jamais vu l’IA comme une menace, ni comme une substitution à ma capacité de création, mais comme un super outil décuplant mes potentiels. Ceci dit, comme tous les outils, on peut s’en servir un peu bêtement, ou de façon plus fine.

Benjamin : Nous avons co-réalisé avec Vincent ce roman graphique sur Jésus, qui était au départ presque une expérience. Nous nous sommes lancés dedans avec la version 3 de Midjourney et nous avons fini sur la 5. Il y a eu un réel challenge de consistance des personnages, de cohérence du look des images et d’orientation de l’IA sur des détails historiques.

J’utilise aussi Stable Diffusion, avec ses outils qui se développent de jour en jour. On est en train de passer en temps réel d’un proto-outil sur une page web à un vrai logiciel de graphisme. C’est complètement fascinant de voir l’évolution.

Le club des haschishins – paru dans ZeWeed – Midjourney & ComicLife © Vincent Ravalec et Benjamin Ravalec

…la bande dessinée ?

Benjamin : Je lis des bandes dessinées depuis que je sais lire, de tous les styles. C’est un média qui évolue perpétuellement, et qui n’a pas vraiment de limites en termes de narration.

Vincent : J’ai tout de suite été plus qu’emballé par l’IA car elle m’a permis de réaliser un vieux rêve : faire des BD. La BD est une de mes premières passions. Plus que le cinéma. J’ai été libraire en BD. Une grande partie de mon imaginaire vient de Métal Hurlant. J’avais déjà scénarisé des BD, mais c’est très difficile de trouver un dessinateur. Ils sont toujours submergés de travail, et rarement dispo. Avec l’IA je n’ai pas de limites, si ce n’est celles techniques sur lesquels je reviendrais, mais que j’arrive à contourner en jouant sur le récit.

Images créées par Vincent Ravalec et Benjamin Ravalec

Pourquoi cette formation BD et IA, réaliser une bande dessinée avec l’aide de l’IA ?

Vincent : Je donne des formations depuis maintenant dix ans. Cela m’a énormément apporté. En scénario par exemple, qui est une discipline assez technique, plus que la littérature, j’ai fait un bond en avant en devant réfléchir et partager les process scénaristiques. J’étais un mauvais scénariste, je pense que ce n’est plus le cas, et c’est clairement grâce aux partages des formations. De plus, cela me permet d’échanger avec des gens de qualité sur un de mes sujets de prédilections, le récit. J’espère qu’une formation sur l’IA et la BD sera passionnante, pour moi comme pour les stagiaires. On est au début de quelque chose et c’est toujours cool de défricher à plusieurs.

Benjamin : Déjà, parce que je prends beaucoup de plaisir à en faire. C’est à la jonction de deux de mes passions, la technologie de l’image et la bande dessinée. On est sur un outil qui se forge en ce moment même, et échanger là dessus entre passionnés est extrêmement motivant. On découvre toujours de nouvelles choses en expliquant, et les questions qu’on nous pose nous amènent à aborder le travail d’une façon parfois différente, c’est très enrichissant des deux côtés.

Quels sont les avantages d’utiliser des outils IA ?

Vincent : Le gros avantage est surtout, je pense, pour les gens comme moi qui ne savent pas dessiner. Encore que j’ai pas mal de copains dessinateurs qui s’y mettent aussi.

Benjamin : Un des avantages prépondérants est la vitesse de production des dessins. Il y a également un côté que l’on n’aborde pas souvent je trouve, c’est le côté inspiration. L’IA va parfois nous présenter des rendus auxquels on n’aurait pas pensé, ou nous inciter à chercher des références, des inspirations. Personnellement, je pense qu’on peut tout à fait se servir de l’IA pour développer son imaginaire, sans en être tributaire, bien au contraire.

Quelles sont les difficultés ?

Vincent : Le hic concernant la BD est principalement la difficulté de reproduction d’un personnage. Ce qui n’est pas un petit sujet. La BD fonctionne sur la re-création d’une cinétique artificielle, basée sur un séquençage d’actions. Et évidemment sur le suivi de personnages. Pour l’instant c’est compliqué. Comme Benjamin, par son expérience de postprod, maîtrise d’autres logiciels, on bidouille des trucs, mais je joue aussi beaucoup sur le scénario, en trouvant des astuces. Ce qui est sûr c’est que la technique évolue tellement vite qu’il y a de fortes chances que ce problème soit réglé rapidement.

Benjamin : C’est parfois imprévisible. On va parfois sortir 10 images réussies avec un seul prompt en 10 minutes, et d’autres fois on va mettre deux jours à être content d’une seule image. Il y a un côté très similaire à la photographie, où on va relancer ses prompts comme on prendrait une photo sur le vif, pour en extraire une seule.

War, ouvrage à paraître – Midjourney Niji, Stable Diffusion, Clip Studio Paint  © Vincent Ravalec et Benjamin Ravalec

Atteint-on la même qualité de dessin, d’authenticité ?

Vincent : Un autre écueil est le manque de souplesse dans les angles de prises de vues, ou le manque de profondeurs, ou les perspectives un peu plates. Un dessinateur joue avec cela. Ses angles ou même sa perspective ne sont pas toujours réalistes, mais c’est justement cela qui amène un style. Avec l’IA, il faut en jouer autrement.

Benjamin : C’est parfois extrêmement troublant. Il y a encore souvent des dessins avec des défauts « IA » comme les mains, les regards, les déformations. Et puis il y a des dessins très propres… et il y a des dessins…. où on se pose vraiment la question. Après rien n’interdit de mélanger ses rendus IA via d’autres techniques, sur ordinateur ou avec des outils traditionnels.

A qui s’adresse cette formation ?

Vincent : J’ai envie de dire à un peu tout le monde qui a envie de raconter une histoire avec des images. Des scénaristes ou des écrivains qui veulent transposer leurs récits en BD. Mais aussi des graphistes, des dessinateurs qui veulent étendre leurs spectres de compétences. Sans oublier les créatifs et les communicants plus corporate, qui peuvent y trouver un outil précieux.


Benjamin : A un public assez large. A tous les gens qui veulent pouvoir faire une bande dessinée avec les outils IA. Aux graphistes qui veulent incorporer un outil de plus dans leur palette. Je pense clairement que ça va devenir un incontournable. Même si l’on n’a pas envie de s’en servir, c’est à mon sens un plus de savoir ce qu’il est possible de faire avec l’IA.

Formation BD et IA, réaliser une bande dessinée avec l’aide de l’IA

  • Comprendre les fondamentaux du récit
  • Assimiler l’histoire de la Bande Dessinée et ses différents styles
  • Concevoir un scénario
  • Maitriser le récit en BD
  • Écrire des dialogues
  • Organiser un découpage
  • Penser une direction artistique
  • Assimiler le fonctionnement des logiciels d’IA
  • Être informé des règles du droit d’auteur
  • Maitriser l’art du prompt
  • Maitriser les logiciels de BD
  • Maitriser les logiciels d’IA graphiques

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