Nicolas, qui es-tu, que fais-tu ?
Je suis auteur, réalisateur et chef opérateur de documentaire animalier/nature. Je travaille principalement pour Arte et France tv. Ce sont des documentaires de 52 minutes dont les sujets sont très variés, de la fourmi à l’éléphant.
Quel est ton parcours ?
Après des études de littérature, j’ai intégré un master en Réalisation de documentaire animalier à l’IFFCAM, une école dans les Deux-Sèvres qui prépare aux métiers de réalisateurs, cadreur, preneur de son et monteur.
Pourquoi cette formation ?
La moitié de mon travail à l’année consiste à filmer des séquences en macro sur de petits animaux (rat des moissons, taupe,…) et insectes, timelapses de plantes/champignons, etc.
Dans le doc animalier, il arrive régulièrement que les réalisateurs et producteurs aient une belle ambition mais pas assez de moyens financiers et donc peu de temps pour tourner ces séquences. Or, obtenir un comportement, qu’il soit rare ou non, demande beaucoup de recherches dans la nature, des journées entières à attendre ce comportement, des jours de pluie ou de grand vent qui ne rendent pas possibles ces tournages précis (en macro, un coup de vent et l’insecte sur une feuille/branche/herbe sort du cadre), une alternance du cycle jour/nuit qui ne donne pas un beau rendu lorsqu’on fait un timelapse de plante sur 7 ou 15 jours,… Bref, beaucoup de raisons qui font que ces séquences de film ne sont pas en accord avec le budget réuni.
Pour présenter tout de même au spectateur ces animaux et leurs incroyables comportements, nous reconstituons en studio des décors naturels sur lesquels nous pouvons controler le vent, la température (ajusté au bon moment, une hausse volontaire de 2° de la température peut par exemple provoquer l’émergence d’un papillon de sa chrysalide), nous ne sommes plus soumis aux pluies ou aux nuages, et bien sûr l’insecte risque moins de s’échapper ou s’envoler.
Et de là, il faut éclairer correctement la scène : savoir faire une ambiance jour, nuit, fin de journée, nuageuse, pluie et réussir ses raccords avec les plans tournés à l’extérieur.
J’ai appris la lumière sur les tournages mais n’ayant pas suivi de formation pour cela, j’avais envie d’en savoir plus.
Qu’en as-tu pensé ?
La formation est vraiment riche, la semaine est bien optimisée entre théorie et pratique. On reprend quelques bases avant de creuser et même reprendre les bases n’a pas été inutile. On explore les différents types de projecteurs, leurs utilités et leurs limites.
Pour ma part, la vraie question était de savoir si avoir les techniques d’éclairage pour un humain permettait de l’appliquer à des insectes, un plateau de décor naturel, etc.
Et la réponse est oui.
L’apprentissage de Bruno n’est pas d’appliquer « bêtement » des recettes : on rentre vraiment dans des logiques d’éclairage pour rendre une scène réaliste, s’adapter à son sujet et de là on peut appliquer les techniques plus concrètes.
Gage à moi de prendre en compte la morphologie d’un visage d’insecte pour lui appliquer le type d’ombre et le contraste souhaité, mais je me sens armé pour cela.
Je termine en soulignant la pédagogie, la clarté des explications et les qualités d’écoute et de patience de Bruno qui est un excellent formateur !
Quels sont tes projets ?
Je suis actuellement en montage pour une série documentaire pour Arte, quelques tournages m’attendent en temps que chef opérateur et je viens de boucler l’écriture d’un dossier pour un court métrage d’un conte animalier que je vais essayer de vendre.
En savoir sur Nicolas Goudeau-Monvois
Formation Techniques de création lumière
Spécialisation en création lumière : connaître les projecteurs, comprendre la lumière, choisir les caméras, travailler en extérieur (doc/reportage), travailler en studio, des lumières simples (3 points) à des constructions sophistiquées : illusions, contraste simultané, raccords lumière, travail des peaux…