Adrien, qui es-tu et que fais-tu ?
Je suis chef opérateur et plus largement « couteau suisse » des métiers de l’image.
Quel est ton parcours ?
J’ai commencé comme électricien sur des clips, court-métrages et publicités. J’installais la lumière selon les directives du chef opérateur et je m’occupais de l’alimentation électrique nécessaire à l’ensemble de l’équipe.
J’ai, hélas, fait un pneumothorax : impossible de porter de charges lourdes pendant plusieurs semaines.
Fort heureusement, c’est arrivé pendant une petite révolution technique: la miniaturisation des caméras.
Je suis donc naturellement devenu opérateur prise de vue, et j’ai eu la chance de travailler sur beaucoup de programmes en télévision: séries fiction, documentaires et reportages.
Je suis parti pendant 3 ans en Allemagne pour travailler sur les compétitions E-sports de « Riot Games », éditeur du jeu League of Legends.
En plus de me former à la couverture d’événements, cette expérience m’a permis de faire mes premiers pas en tant que chef opérateur sur les vidéos promotionnelles.
Une fois rentré en France, je suis devenu assistant caméra afin de reconstituer un réseau, parfaire mes connaissances techniques, et surtout voir d’autres chefs opérateurs/cheffes opératrices travailler, découvrir d’autre façons de « faire une image ».
Je navigue aujourd’hui entre tous ces postes, ce qui m’a donné une réputation de couteau suisse auprès des boîtes de productions…
Il m’arrive aussi d’étalonner des documentaires et de donner des cours de travaux pratique en école d’audiovisuel (ESRA , ESIS, et évidemment , Video Design! )
Comment vois-tu l’évolution des caméras, de la prise de vues, des métiers du tournage…?
Les caméras sont devenues plus légères et plus qualitatives : on se rapproche de plus en plus d’une image proche de la pellicule, avec une prise en main beaucoup plus simple et intuitive, et surtout un coût de fonctionnement beaucoup plus abordable.
Même chose pour la lumière : la technologie des LEDs a complètement transformé la façon d’éclairer une scène. Le rapport puissance/consommation des sources modernes a complètement résolu les problématiques d’alimentation. La possibilité de faire varier l’intensité et la couleur d’un projecteur sans découper des tonnes de filtres est un gain de temps et d’argent considérable…. sans compter que ces sources sont plus compactes et légères, et donc faciles à manipuler dans différents environnements.
Ces changements nous ont permis de réduire les équipes, et donc faire des tournages plus discrets, moins imposants, et moins polluants.
La prise de vue peut donc se faire plus rapidement, avec moins de moyens. Mais ne pensez pas qu’il y a moins de travail pour autant : la demande pour du contenu vidéo ne cesse de croître.
La démocratisation du matériel a aussi permis une diversification des profils, ce qui donne un nouveau souffle à la production audiovisuelle.
La formation : quels sont les contenus enseignés ?
Cette formation est axée sur les principes techniques de base des tournages :
- compréhension théorique du matériel et réglages.
- manipulation du matériel de prise de vue (lumières et caméras) et de prise de son (micros, systèmes HF, enregistreur), compréhension des outils.
- bases de réalisation audiovisuelle
- tournage de plans en autonomie
- conseils matériels et techniques adaptés au profil de chaque stagiaire.
Comment cela se passe, pédagogiquement ?
Le stage est basé sur un fil conducteur : les connaissances techniques indispensables à la création de tout contenu audiovisuel.
Celles-ci seront acquises par la pratique et l’observation:
- Si je touche à ce réglage, quel est l’effet sur mon image ? Pourquoi ?
- Si je tourne ce plan après ce plan, le raccord marche t-il ? Pourquoi?
- etc, etc…
Cela permet d’éviter les tunnels de cours théorique, qui, par leur nature technique, peuvent rebuter les stagiaires et nuire à leur apprentissage.
Les tournages sont seulement des suites de problématiques très concrètes, et les aborder en stage permet de faire ces erreurs en toute sécurité, afin de ne pas les reproduire dans un contexte professionnel.
Personnellement, j’adore enseigner à Video Design car les groupes de stagiaires ne sont pas trop gros. Cela me donne l’occasion d’orienter mon cours selon les besoins des élèves et vraiment les accompagner. Ils me posent souvent des problématiques auxquelles je ne suis pas confronté et me permettent des pistes de réflexion que je n’aurais jamais empruntées.
Quelle autonomie les stagiaires peuvent-ils atteindre ?
Le but de ce stage est selon moi de devenir complètement autonome : une fois les principes de base et les mots clefs assimilés, le stagiaire sera capable, si besoin, de chercher les connaissances nécessaires au bon déroulement de ses projets.
Chaque tournage, chaque caméra, chaque projecteur a sa spécificité, mais au final, les problématiques et les méthodes sont communes et immuables.
Si je devais illustrer ce stage par un adage un peu simpliste, ce serait : Donne un poisson à un homme, il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie. 🙂
Formation Techniques de prises de vues vidéo HD & 4K
Initiation aux techniques de prises de vues, image et son, avec des caméras légères, HD et 4K : bases vidéo numérique, gestion caméras, réglages complets, son, lumière, tournage de plans en autonomie.