Steven, qui es-tu et que fais-tu ?
Selon les projets je peux exercer les métiers de chef opérateur, cameraman, réalisateur ou line producer.
Je travaille sur les documentaires, reportages, films institutionnels, et pubs.
Auparavant, je tournais beaucoup de fictions. Parallèlement, j’ai toujours travaillé dans la formation.
À la sortie de la fac, je travaillais à Manhattan dans une société de production le jour et je donnais des cours d’anglais aux immigrés le soir à la New School for Social Research.
J’aime transmettre et j’aime l’échange. La formation est une bonne manière de vérifier si on connaît bien un sujet.
Quel est ton parcours professionnel ?
J’ai une formation littéraire.
J’ai appris la technique de la prise de vues sur le tas, grâce à plusieurs mentors. J’étais assistant à la production pour les frères Maysles où j’ai travaillé sur plusieurs de leurs documentaires. J’ai aidé à traduire les rushes de leur film sur Christo et son projet d’emballage du Pont Neuf.
À la même époque, j’ai travaillé sur les courts métrages.
Arrivé en France, j’ai continué à gravir des echelons.
J’ai beaucoup travaillé comme électro, assistant caméra et puis 2ème caméra. Ensuite, j’ai appris à faire du Steadicam avec lequel j’ai percé dans la fiction.
Comment vois tu l’évolution des caméras ?
La convergence entre la photo et la vidéo continue de nous surprendre.
Il y a des APNs dont la qualité des images est époustouflante. Tout est plus léger, moins cher et plus performant.
Comment se passe ta formation ?
Dans la joie et la bonne humeur !
J’aime encourager l’échange avec et entre les stagiaires. C’est une formation de perfectionnement. La plupart des stagiaires ont déjà beaucoup d’années d’expérience en tournage. Ils viennent pour améliorer leur technique et combler les lacunes de savoir théorique. Avec la compression des budgets de tournage et l’amélioration des performances du matériel, les productions attendent beaucoup des techniciens.
Beaucoup de stagiaires sont porteurs de projets. Ils sont responsables des images, du son, souvent aussi de la réalisation et/ou l’enquête journalistique. Ça fait beaucoup de chapeaux à porter !
La meilleure manière de ramener un film montable tout seul est de se libérer des soucis techniques. Il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer.
Je veille à ce que chaque stagiaire gagne en confiance et en autonomie. Ça passe par des exercices pratiques exigeants.
Quels sont les contenus enseignés ?
Ce qui me semble le plus important est comment j’intègre tous les sujets théoriques avec les exercices pratiques.
J’ai deux listes de contrôle (checklist), une pour la préparation de la caméra et l’autre à faire avant de tourner chaque plan. Avec le premier, on apprend à bien choisir et préparer le matériel adapté à un tournage donné tout en prenant en compte les exigences de la post-production.
Avec le second, on améliore sa technique de prise de vue. On devient plus instinctif, réactif et efficace.
Comment l’animes-tu ? Comment se passe l’alternance théorie / pratique ?
Il n’y a pas de formule. J’essaie d’adapter ma manière d’enseigner aux stagiaires devant moi.
Certains sont très à l’aise avec les menus des caméras et les exercices, tandis que les sujets théoriques sont plus difficiles à bien intégrer. D’autres maîtrisent très bien des concepts mais tâtonnent quand il s’agit de les mettre en œuvre.
La bonne pédagogie, à mon sens, commence par comprendre avec qui on a à faire et de l’aider à aborder le terrain qui lui semble plus glissant afin de sortir du stage avec plus de confiance dans ses capacités intellectuelles et pratiques.
Quelle autonomie ou quelles compétences les stagiaires peuvent-ils obtenir ?
À l’arrivée, les stagiaires ont souvent une méthode de travail un peu trop olé olé.
Le stage permet de structurer son approche au matériel de prise de vue, souvent très complexe. Ma première checklist aidera le stagiaire à aborder n’importe quelle caméra à l’avenir. Les exercices renforcent l’autonomie et la confiance. Au fil des années, j’ai eu beaucoup de retours de stagiaires qui m’ont remercié de les avoir aidés à éviter des écueils de telle ou telle situation. C’est assez gratifiant.
En savoir plus sur la formation Techniques de Prise de vues, mise à niveau
- Maîtriser les caméras 4K récentes à grand capteur
- Préparer et régler les caméras en fonction du type de tournage et post-production
- Travailler le cadre de manière personnalisée en extérieur
- Produire des plans exploitables avec des caméras à grand capteur de type Sony FX6 (ou FX9)
- Comprendre, prévoir et gérer les workflows numériques au tournage: cartes, sécurisation, luts, monitoring, transferts…
- Professionnaliser sa pratique du tournage : préparation, découpage, cadrage, stabilité et mouvements