Et pour continuer à faire grincer les dents… Face à la chute du cours d’Apple, Tim Cook encourage les actionnaires en annonçant que les dividendes et rachats d’actions seront élevés de 45 à 100 milliards de dollars d’ici deux ans. Pour répondre à cette promesse, un emprunt à 17 milliards de dollars est déjà effectué.
Pourquoi faire un empreint quand on s’appelle Apple et que l’on couve 145 milliards de dollars me demanderez-vous?
Actuellement, les taux d’intérêts des prêts aux Etats-Unis sont proches de zéro, or rapatrier les capitaux de l’étranger conduirait à payer des impôts bien plus onéreux sur ces capitaux jusqu’ici offshorisé.
Effectivement, si l’on considère que l’expatriation de 102 milliards de dollars (soit les deux tiers de la fortune de la pomme) aurait permis à Apple de réaliser une économie en ne payant que 25% d’impôts à la place des 35% d’impôt US, on comprend qu’Apple préfère s’endetter..
Pour rappel:
Selon un rapport de commission d’enquête parlementaire américaine, Apple ne paye pas les milliards de dollars de taxes qu’il devrait verser aux Etats-Unis chaque année.
Le rapport du sous-comité révèle qu’Apple évite les taxes principalement en transférant ses brevets à l’étranger. En effet, la firme a créé Apple Operations International, une holding ayant pour vocation de regrouper des participations dans diverses sociétés et d’en assurer l’unité de direction, à Cork, en Irlande.
Cette société comptabilise 30 milliards de dollars de revenus, tout en ayant aucun salarié, ni aucune existence physique.
Aucune déclaration d’impôts n’aurait été faite non plus depuis cinq ans puisque l’enquête démontre également qu’Apple exploite un maximum les failles techniques entre les lois U.S et les lois Irlandaises sur les impôts.
En effet, selon les lois Etats-Uniennes, la filiale étant basée en Irlande, elle n’est pas obligée de payer d’impôts aux Etats-Unis mais les lois Irlandaises, elles, stipulent que, comme les filiales dépendent d’Apple U.S, elles devraient donc être taxées par les Etats-Unis…
Le fond du problème est que les filiales ne versent que des taxes minimes en dépit des montants colossaux récoltés par Apple.
Selon le sénateur Carl Levin, Apple a créé « des entités à l’étranger détenant des dizaines de milliards de dollars mais affirmant ne résider fiscalement nulle part. »
Aujourd’hui, mardi 21 Mai, une audience a lieu à Washington, pour que Tim Cook s’explique sur la fameuse quête du «Graal de l’évasion fiscale». Phillip A. Bullock, le responsable de la gestion des taxes et des impôts, devra convaincre le Sénat qu’Apple ne pratique pas d’évasion fiscale.
En attendant, les trois quarts des 145 milliards de cash accumulés par Apple proviennent de l’extérieur des Etats-Unis. Et même s’il est moralement répréhensible, le système offshore mis en place par Apple reste entièrement légal.